Le retour de l’espoir

Coucou tout le monde ! Tout d’abord, merci beaucoup pour vos messages, ils me touchent vraiment. Je sais que cela fait longtemps que je ne vous ai pas écrit mais je tenais à vous informer de tout ce qui s’est passé durant mon absence, même si c’est toujours difficile pour moi d’en parler.

Comme vous avez dû vous en douter, j’étais prête à me tuer, vraiment. Je voulais en finir, alors j’ai sauté dans la Seine, dans l’espoir de me noyer.

Cependant, tout ne s’est passé comme je l’avais prévu, mais je me rends compte aujourd’hui que c’est bien mieux comme ça. Un jeune homme qui passait juste à côté à ce moment-là m’a vue, et je suppose qu’il ne pouvait pas laisser quelqu’un, même une inconnue, mourir sans rien faire. Je ne me souviens pas vraiment de ce qu’il s’est passé puisque j’étais en train de perdre connaissance, mais, en tout cas, je me rappelle avoir senti qu’on me tirait hors de l’eau. En me réveillant à l’hôpital, je l’ai vu à côté de mon lit, qui attendait pour pouvoir prendre de mes nouvelles. A ce moment-là, je me suis dit que, si quelqu’un que je ne connaissais même pas pensait que je devais vivre, alors, peut-être que ma vie en valait la peine.

Il m’a laissé son numéro de téléphone pour que je lui donne des nouvelles, et on s’est revu plusieurs fois par la suite. Parallèlement à ça, je suis allée chez un autre neuropsychologue, je n’osais pas retourner chez monsieur P. après avoir tenté de me suicider, j’avais trop honte.

Petit à petit, j’ai commencé à reprendre confiance en moi et à voir ce qu’il y a de bien dans la vie, même si j’ai toujours du mal à être à l’aise en public. Je ne vous cache pas que c’est en partie grâce à S., mon « sauveur » comme on pourrait dire. Depuis maintenant 5 mois, nous sommes ensembles. J’ai de nouveau un travail, je me sens enfin vivante, aimée et utile. Je suis de nouveau capable.

Pourquoi est-ce que je suis revenue sur ce blog que j’ai abandonné depuis presque 6 mois ?

Eh bien, il y a quelques jours, j’ai vu une émission sur la dépression et le suicide à la télévision. Cela a été difficile pour moi de me rappeler ce passé douloureux, et de me dire que j’aurais très bien pu faire partie de leurs statistiques. Cependant, je l’ai quand même trouvé très intéressant, et, comme sur ce blog je tente aussi d’aider les personnes qui se trouvent dans le même état que moi il y a un an, je me suis dit que cela pourrait être utile de d’en faire un résumé.

 

A travers cette émission j’ai appris que la dépression était le plus commun des troubles de l’humeur. L’âge moyen de début de dépression majeure est compris entre 40 et 50 ans et apparaît plus souvent chez les femmes que chez les hommes. Pour les personnes ayant déjà fait une dépression, il y a un risque de récurrence qui augmente en fonction du nombre d’épisodes. Par exemple, une personne qui a fait une dépression a un risque de récurrence de 60%, alors qu’une personne ayant déjà fait 3 épisodes a un risque de récurrence de 90%.

 

La dépression se définit par un ensemble de critères standards. Le nombre et la sévérité des symptômes permettent de distinguer trois degrés de sévérité d’un épisode dépressif : léger, moyen et sévère. Les symptômes de la dépression sont nombreux : l’état de tristesse et d’anhédonie (c’est-à-dire le fait d’être incapable de ressentir des émotions positives dans des situations qui devraient normalement en provoquer), la réduction du plaisir et une perte d’intérêt, la diminution de l’élan vital, une fatigue importante et permanente, le manque de confiance en soi, d’estime de soi, la diminution des capacités de concentration, un sommeil perturbé ou encore des troubles de l’alimentation et du poids. Puisqu’il est vrai qu’une personne en dépression peut très bien perdre l’appétit comme l’inverse, c’est-à-dire se réfugier dans la nourriture. Et le dernier symptôme est le fait d’avoir des idées suicidaires récurrentes, et c’est ce fait-là qui m’a revenir vers vous. Car c’est ce qui m’est finalement arrivé, et ce dont je suis arrivée miraculeusement à me relever.

Dans ce documentaire, ils parlaient aussi des personnes âgées, et j’ai pensé que je pouvais toujours vous en parler, si jamais vous vouliez diagnostiquer vos proches car elles ne sont que rarement diagnostiquées. En effet, seulement 30 à 40% des cas sont pris en charge.

 

Ce documentaire parlait aussi du suicide et, comme vous le savez, c’est un sujet qui me touche tout particulièrement. Chaque année dans le monde, plus de 800 000 personnes meurent de suicide, soit une personne toutes les 40 secondes. Le risque de suicide est plus élevé chez l’homme que chez la femme. Le ratio tentative/réussite du suicide est proche de 1 chez la personne âgée et les hommes ont un ratio plus élevé que les femmes. Les moyens brutaux tels que la pendaison ou les armes à feu sont les plus utilisés.

Le suicide touche 57 % des personnes de 5 à 44 ans. Mais les enfants de moins de 5 ans ne sont pas touchées du tout par le suicide ; c’est également le cas des autistes.

Le taux de décès par suicide est passé en France de 20,3 pour 100 000 habitants en 1990 à 16,2 pour 100 000 habitants en 2011, un taux qui reste élevé.

Par rapport aux autres pays européens, la France a un taux de suicide élevé (après la Finlande, la Belgique et les pays de l’Est), bien supérieur à la morenne européenne de 10,2 suicides pour 100000 habitants.

Voilà, c’est tout pour ce documentaire.

 

Pour en revenir à moi, j’ai enfin réussi à surmonter cette mauvaise passe, aussi, je voudrais vous faire part de quelques petits conseils si vous aussi êtes mal dans votre peau. Lorsque vous sentez que vous n’allez pas bien, que vous n’êtes pas comme d’habitude, que vous n’avez plus aucune envie (voir les symptômes de la dépression) ; n’attendez pas pour aller voir quelqu’un avec qui vous pourrez en parler et donc arranger les choses. Il ne faut pas trop attendre car cela pourrait empirer avec le temps et peut-être aller jusqu’au suicide. Ne faites pas comme moi, donc. Et surtout, il faut en parler à un proche. Celui-ci ne pourra pas vous guérir mais il vous aidera à surmonter vos difficultés de la vie quotidienne, et pourra peut-être vous conseiller.

 

Je voulais faire une petite conclusion sur ma propre expérience avec la peur, qui a pris, et prend toujours (mais tout de même moins) une place importante dans ma vie. Je me suis rendue compte que, bien que très paralysante quand elle est poussée à l’extrème, elle peut aussi nous protéger. En effet, à la base, la peur primaire est là pour nous protéger d’un éventuel danger, et elle nous sert tous les jours. Je pense par exemple à la fois où j’ai failli me faire écraser, je ne sais pas si vous vous en souvenez.

Mais le problème est que, lorsque l’on y accorde trop d’importance, nos phobies prennent le dessus et nous empêchent de vivre correctement.

Ces phobies constituent un gros handicap social car il y a certaines choses que l’on va éviter. Par exemple lorsque l’on est agoraphobe, on évite les gens et donc on reste chez soi alors que justement il faudrait en parler pour aller mieux. Il faut donc essayer de trouver un équilibre, et j’espère vraiment y arriver un jour, même si je me suis beaucoup améliorée depuis que j’ai débuté ce blog. Si vous êtes dans le même cas que moi avant, je vous soutiens de tout mon cœur, et j’espère que vous réussirez à vous en sortir.

 

Voilà, je ne vois plus d’utilité à continuer ce blog maintenant que je vais mieux et que j’ai tout repris à zéro. Merci de m’avoir soutenue tout au long de cette épreuve ! Je vous aime et je vous souhaite une vie pleine de bonheur, bisous.

Avec amour

Lola

Publié dans : Mon histoire | le 21 janvier, 2015 |2 Commentaires »

Ma décision

Malgré l’aide de mes parents, je n’arrive pas à remonter la pente. Je me sens tellement coupable de leur avoir demandé de l’aide ! Je vois bien qu’ils voudraient m’aider mais ils n’y arrivent pas. D’ailleurs, j’ai arrêté ma thérapie il y a deux semaines puisque j’ai l’impression que ça ne m’apportait plus rien.

Je ne sais pas s’il est vraiment utile de continuer ce blog, je suis au fond du gouffre, je n’arriverai jamais à m’en sortir…

Adieu…

Publié dans : Mon histoire | le 7 août, 2014 |3 Commentaires »

Mon obligation de dépendance (suite)

Du coup je viens de téléphoner à mes parents. Ils m’ont répondu qu’ils voulaient bien m’aider, dans les limites de leurs moyens. Je me dis que je vais donc devoir les dédommager en étant plus présente dans la vie familiale et en les remboursant plus tard.

Publié dans : Mon histoire | le 7 juin, 2014 |2 Commentaires »

Mon obligation de dépendance

Je sais que ça fait très longtemps que je ne vous ai pas écrit mais je dois vous avouer que, depuis un mois ça ne va plus du tout, surtout financièrement. Je me suis fait virer par mon patron, apparemment pour une raison économique, mais je suis sûre que c’était moi le problème… Du coup, en manque d’argent, je ne parviens plus à payer mon loyer et toutes les dépenses de la vie quotidienne. Je crois que je vais devoir me résoudre à demander de l’aide à quelqu’un, ce qui va me poser un gros problème… J’ai demandé à K., il y a quelques jours, mais je n’ai pas énormément d’espoir qu’il me réponde.

 

Car pour le moment il ne l’a pas fait… Du coup, je pense demander à mes parents, mais pour cela, il faudrait que je retisse des liens avec ceux-ci… J’ai l’impression d’être un poids pour eux, je me sens nulle et irresponsable, je suis dépendante de mes parents car j’ai besoin d’eux pour réussir à subvenir à mes besoins… mais je n’ai vraiment plus le choix, je dois leur demander.

Publié dans : Mon histoire | le 7 juin, 2014 |Pas de Commentaires »

Merci pour votre soutien

Bonjour tout le monde, merci beaucoup pour vos messages, ils me font beaucoup de bien, et ils me permettent de garder le sourire. Même si je ne vous connais pas vraiment, je tiens énormément à vous. Je pense maintenant pouvoir arriver à m’en sortir ! Je vous remercie pour tout votre soutien ! Je vous reviens très vite.

Publié dans : Mon histoire | le 10 mars, 2014 |1 Commentaire »

Mon cinquième rendez-vous chez le neuropsy

Aujourd’hui, je suis allée à mon cinquième rendez-vous chez le neuropsychologue. C’était celui que j’attendais le plus depuis le début de ma thérapie mais aussi celui pour lequel j’étais le plus anxieuse, celui où on a parlé de moi. Enfin, j’allais savoir ce que j’ai vraiment.

Il m’a demandé ce que je ressentais exactement, pour pouvoir diagnostiquer le plus précisément possible ce que j’avais, pour pouvoir ainsi me donner un traitement approprié.

Je lui ai expliqué tout ce que je ressentais dans mon quotidien, ce dont je vous ai déjà parlé au début et tout au long de mon blog. Il m’a questionné un peu sur les rapports que j’avais avec ma famille et au boulot, quand je travaillais encore, si je stressais souvent, si j’étais triste, si j’arrivais à me concentrer, si j’étais anormalement fatiguée, si je dormais mal, si mon appétit et mes envies avait diminués, si j’avais l’impression que tout était de ma faute ou au contraire de celle des autres, si j’avais confiance en moi et si j’avais des idées récurrentes de suicide.

Après une longue analyse de moi-même, il m’a annoncé mon bilan psychologique. Je savais déjà que j’avais des phobies, comme je vous l’avais expliqué au début de mon blog. Il a juste mis des noms sur mes peurs. La peur des miroirs s’appelle donc catoptophobie, l’agoraphobie est quant à elle la peur des espaces ouverts, et des lieux publics et donc de la foule. J’avais aussi peur du regard des autres, soit la blemmophobie. Passons maintenant à ce qui me handicape le plus dans ma vie. Comme je m’y attendais, je suis atteinte de certains troubles de l’émotion et de l’humeur : la phobie sociale et la dépression. Maintenant que je peux mettre des noms sur mes problèmes, je peux enfin savoir quoi faire pour y faire face.

Pour m’aider à aller mieux, il m’a proposé de prendre des antidépresseurs, que j’ai acceptés volontiers. Il m’a parlé aussi d’autres moyens de traitement, comme l’électro-convulsivothérapie, mais j’ai préféré commencer par les médicaments.

Je vous donnerai de mes nouvelles très prochainement, en attendant portez-vous bien !

Publié dans : Rendez-vous Neuropsy | le 12 février, 2014 |11 Commentaires »

Mon quatrième rendez-vous chez le neuropsy

Aujourd’hui, je suis allée à mon quatrième rendez-vous chez le neuropsychologue. Je commence vraiment à réaliser que cela me fait du bien et à me rendre compte que je suis juste « malade », que ce qui m’arrive n’est pas si bizarre et honteux que ça.

Pendant cette séance, il a laissé l’anatomie et la biologie de côté pour me parler du rôle de la société dans ce qu’il m’arrive. En effet, d’après ce qu’il m’a dit, de nombreuses phobies et les troubles de l’humeur sont dus en grande partie au monde qui nous entoure. Autrefois, à la préhistoire, les Hommes ne se souciaient pas de ce que pensaient les autres d’eux, et leur vie en était bien plus facile. J’aimerais tellement qu’il en soit ainsi pour moi…

Il m’a aussi parlé du paradoxe qui existe à notre époque. En effet, elle est bien moins terrible que d’autres relativement récentes, comme les deux guerres mondiales ou la Guerre froide, et on ne s’est presque jamais autant soucié du bien-être de l’individu. Pourtant, nous sommes globalement plus anxieux dans les pays développés que d’autres peuples qui n’ont pas accès aussi facilement à la santé, à l’éducation, au travail et aux aides sociales.

 

Il m’a expliqué que, dans notre société moderne, l’autonomie de l’individu, aussi appelée individualisme, progresse et donne une plus grande importance aux liens sociaux.

Il en existe deux types : ceux qui se tissent dans les communautés et ceux qui se tissent dans la société. Dans le premier cas, la conscience de soi de l’individu s’efface et se fond dans le groupe auquel il appartient. A l’inverse, dans la société, l’individu appartient à divers cercles sociaux, en fonction de ses centres d’intérêt, ses envies, ses activités. Plus le nombre de cercles sociaux est important, plus il se rend compte de son individualité puisqu’il est défini plus précisément et rencontre plus de personnes différentes. Ainsi, son individualité peut plus facilement se réaliser.

 

Cependant, l’individualisme a des conséquences très importantes, parfois négatives, sur les liens sociaux, et s’accompagne d’une fragilisation et d’un isolement des individus. L’autonomie de l’individu au sens positif est permise par le recul des liens de dépendance personnelle (parents, patron), accompagné du progrès des relations moins personnelles. Ces dernières se font au travers d’institutions comme l’administration et les services publics, l’Etat-providence ou encore le droit du travail, qui permettent la mise en place de protections sociales et donc l’autonomie de l’individu. Cependant, avec l’affaiblissement de ces institutions, les protections reculent et débouchent sur un individualisme négatif, dû à l’amoindrissement de protections, de statuts, d’attaches.

 

Par conséquent, l’individu doit en même temps « compter sur » et « compter pour », quel que soit le lien social.

De surcroît, l’individualisme pousse à considérer le « moi » comme un bien à faire fructifier, d’où l’obligation permanente de se réaliser sur tous les plans (professionnel, personnel, affectif). Notre société propose seulement un idéal de réussite basé sur l’enrichissement et à la carrière professionnelle ; réussir sa vie dépend donc de caractères principalement économiques.

De plus, tous les rites traditionnels, les défoulements collectifs comme le carnaval qui permettaient aux émotions négatives, violentes de s’exprimer, sont en train de disparaître. Aussi, chacun reste seul avec ses angoisses qui se focalisent sur les motifs de peur que la société nous indique. Ainsi, les attentats, surtout depuis le 11 septembre, figurent parmi les premières causes de peurs, alors qu’il y a nettement plus de risques de mourir en voiture.

L’état d’angoisse de notre société s’explique aussi par le décalage entre nos attentes et la réalité, et par le style dramatique des journaux télévisés qui nous assènent d’une accumulation de tragédies.

 

Comme je lui avais précisé que je suis au chômage, il m’a aussi parlé de l’importance de l’emploi dans l’individualisme et dans la cohésion sociale. En effet, ce dernier participe à leur reconnaissance sociale, à leur autonomie et à leur dignité. Cependant, les mutations de l’emploi comme le chômage, la précarité et les mutations de l’organisation du travail comme la flexibilité, mobilité, intensification du travail et individualisation de la gestion des ressources humaines changent la fonction de ce dernier. Le fait de se retrouver au chômage, une expérience souvent douloureuse pour l’individu qui la vit, risque d’entraîner la rupture des autres liens sociaux voire une forte disqualification sociale liée à la pauvreté, la marginalisation et l’exclusion qui peuvent accompagner le chômage. Le renforcement des contraintes professionnelles place aussi les travailleurs qui ont encore un emploi, dans des situations stressantes, qui peuvent être néfastes à l’individu, en générant souvent des problèmes de santé et un mal-être aux conséquences plus ou moins graves, comme par exemple la phobie sociale ou encore des troubles de l’humeur tel que la dépression.

 

Il m’a ensuite parlé des nombreuses inégalités présentes dans notre société, qui sont elles aussi la cause de mal-être, voire de troubles pathologiques. Il m’a déjà précisé qu’une inégalité n’est pas seulement une différence, mais en devient une si elle concerne un accès différencié à des ressources socialement valorisées. Elles reposent donc sur des formes de hiérarchisation sociale dont les normes et les valeurs collectives sont connues de tous, et elles dépendent donc de la société : les inégalités d’il y a 200 ans ne sont pas forcément les mêmes que celles d’aujourd’hui. Il en existe sur tous les plans, que ce soit l’accès aux ressources sociales et politiques (éducation, santé, accès au pouvoir…), économiques (revenus, patrimoine) et symboliques (pratique des langues), et elles sont toutes interactives et donc liées entre elles. Les avantages des uns s’additionnent alors que les désavantages des autres se renforcent. Par exemple, une inégalité économique fondée sur le revenu va donner lieu à une inégalité sociale par rapport à l’accès au logement. Elles sont donc en constante mutation en suivant celles de la société (sociale, économique, technologique, idéologique…).

Voilà pour ce rendez-vous plus sociologique et psychologique que ceux que j’ai eu jusque-là.

Je vous retrouve la semaine prochaine pour le prochain rdv.

Publié dans : Rendez-vous Neuropsy | le 5 février, 2014 |10 Commentaires »

Mon troisième rendez-vous chez le neuropsy

Bonjour à tous. J’espère que vous vous portez bien depuis vendredi. Je vous reviens pour vous raconter la nouvelle séance chez le spécialiste.

 

Pour cette troisième séance, il a préféré rentrer un peu plus dans les sujets qui me concernent : les pathologies liées à l’émotion ou à l’humeur.

 

Comme nous le savons, les émotions sont des réponses inadaptées aux situations auxquelles nous sommes confrontés, et c’est d’autant plus vrai pour l’émotion de peur dans les circonstances menaçantes. Lorsque la peur perd l’utilité de son caractère adaptatif elle n’est plus une réponse appropriée ou la meilleure adaptation face à la situation, nous pouvons parler de troubles de l’anxiété. Il existe de nombreux troubles anxieux, (les troubles liés aux émotions) mais ils ont tous en commun l’expression pathologique de la peur.

L’anxiété généralisée, aussi appelée « stress chronique » il est le plus léger mais aussi le plus fréquent des troubles anxieux. Il touche entre 4 et 7% de la population, la population touchée tend à être soucieuse de manière excessive et chronique. Il m’a énoncé les différents symptômes que peut présenter le patient. Il y a ceux qui sont repérables tout au long de la journée : le fait d’être anxieux, préoccupé, tendu, à fleur de peau, facilement fatigué et irritable, et ceux qui sont repérables durant un moment de stress intense, tel que les problèmes d’endormissement, les difficultés de concentration ou de mémoire, les plaintes somatiques (il m’a dit que c’était tout simplement le fait que notre rythme cardiaque s’élevait, ou encore le fait de transpirer plus que d’habitude, de rougir, d’avoir des maux d’estomac, des diarrhées, la bouche sèche, ou encore le souffle court). Je me suis reconnue dans quelques-uns, il m’a alors fait remarquer que les symptômes sont souvent les mêmes pour les troubles liés à l’émotion. C’est pourquoi, il faudra que je dise le plus de choses possibles sur moi, pour mieux comprendre mes problèmes, et donc pour mieux pouvoir les soigner. Les tracas du quotidien (famille, santé, travail…) sont en partie la cause de ces troubles.(voir le cercle vicieux de la phobie sociale)

 

Les phobies sont elles aussi des troubles liés à l’émotion. La phobie est une peur persistante, excessive, invalidante d’un objet ou d’une situation (stimulus) qui déclenche la terreur. C’est un phénomène banal, elle devient pathologique lorsqu’elle limite la vie quotidienne et le bien-être. Il y a jusqu’à 25% de la population qui en serait touchée. Mon neuropsychologue a préféré me détailler la phobie sociale car c’est celle qui me touche le plus et celle qui me handicape le plus. Elle correspond à la peur de faire certaines actions dans divers types de situations sociales qui pourraient conduire à l’embarras ou l’humiliation, comme parler en public, téléphoner, utiliser les toilettes publics… Lorsqu’elle est très étendue, elle peut mener la personne à éviter toutes les situations sociales et à devenir recluse. 3 à 5% de la population est touchée par cette maladie mentale (donc quand elle interfère vraiment avec la vie quotidienne). Il m’a expliqué que c’était tout simplement la forme pathologique de la timidité. J’ai trouvé cette citation très appropriée et très parlante « la timidité est à la phobie sociale ce qu’une entorse est à la fracture ».(voir tableau des différences entre la timidité et la phobie sociale ; et c’est là que l’on peut voir que la frontière entre les deux est très subtile.)

 

 

Les troubles paniques sont des attaques de panique qui se déclenchent généralement sans exposition directe à un stimulus déclenchant conscient. Elles se traduisent par un malaise brutal, une sensation de peur intense avec au moins 4 symptômes somatiques (dont : les palpitations ou tachycardie, une transpiration excessive, des tremblements musculaire, une sensation d’étranglement, d’oppression, de douleur ou de gêne thoracique, des bouffées de chaleur). Durant ces crises on peut aussi avoir la sensation de perdre le contrôle, de devenir fou, avoir peur de mourir, une sensation d’irréalité ou de dépersonnalisation. Les antidépresseurs souvent utilisés contre ces troubles.

 

Les troubles de l’humeur sont des troubles affectifs qui modifient la coloration émotionnelle avec laquelle une personne perçoit le monde contrairement aux maladies psychiatriques, qui sont quant à elles liées à la personne elle-même. Les troubles de l’humeur reposent essentiellement sur une régulation anormale des sentiments de tristesse et de bonheur.

On connaît mal les causes exactes des troubles de l’humeur, on sait qu’un certain nombre de facteurs interviennent dans leur développement notamment les facteurs liés à l’environnement, les facteurs héréditaires, et biochimiques. La contribution relative de ces facteurs varie d’une personne à l’autre. Qui plus est, ces facteurs interagissent entre eux, de sorte que les troubles de l’humeur, plutôt que d’être liés à une seule cause, résultent la plupart du temps de la rencontre d’une vulnérabilité préexistante acquise ou innée avec un certain nombre de circonstances défavorables.

Il m’a alors détaillé la dépression (qui est le plus commun des troubles de l’humeur) et les facteurs qui y sont liés. Il m’a d’abord expliqué les facteurs environnementaux, qui vont développer les dépressions dites mélancoliques ou encore endogènes. Pour celles-ci il est difficile de déterminer l’élément déclencheur. Le patient ne voit que lui comme source possible de sa souffrance et tout ne peut être que de sa faute. Sa douleur morale n’est absolument pas influencée par l’attitude de son entourage et le changement d’attitude des proches. Il reste sans influence sur la dépression mélancolique, ce n’est donc pas une solution pour le soigner et l’aider. Les facteurs environnementaux vont aussi être liés à la dépression dite psychogène ou névrotique. Elles sont quant à elles liées à un événement récent ou à une situation psychologique conflictuelle. Le sujet se sent isolé et abandonné, et bien souvent ce qui lui arrive est la faute des autres. Il a donc tendance à se poser en victime bien plus qu’en coupable, ce qui est à l’opposé du mélancolique. Les manifestations somatiques ainsi que les conduites suicidaires sont fréquentes chez les patients victimes de ces dépressions.

Les personnes qui éprouvent constamment des difficultés dans leurs relations ou qui souffrent de solitude risquent davantage de vivre des épisodes dépressifs. La qualité du soutien que nous recevons de nos relations interpersonnelles contribue donc à réduire les réactions physiques et émotionnelles et ainsi à se prémunir de la dépression.

C’est à ce moment-là que j’ai compris qu’il fallait que je rencontre plus mes proches, et que je cherche à faire plus de choses avec eux. Cela me permettrait peut-être de me sentir mieux avec eux, mais pour cela il faudrait que j’arrête de faire d’aussi grosses fixations sur ce qu’ils me disent et ce qu’ils me font.

(Il m’a aussi dit en passant qu’il existait des facteurs saisonniers, c’est pourquoi la manie est plus fréquente en été et à l’automne et la dépression pendant l’hiver. Mais ils sont quand même moins à prendre en compte que les autres facteurs).

 

Il y aussi des facteurs génétiques. Les personnes dont les parents proches ont souffert d’une dépression ont un risque de 15% d’en développer une également, alors que si les parents proches ne sont pas dépressifs, le risque est beaucoup plus faible, de l’ordre de 2 à 3%. De plus, des enfants nés de parents ayant des antécédents de dépression mais adoptés par des parents ne souffrant pas de cette maladie, risquent malgré tout de connaître une dépression dans 15% des cas. Ces chiffres m’ont fait réfléchir, puisque ma mère était elle aussi dépressive. Mais j’ai préféré ne rien lui dire, je lui en parlerai à la séance qui est vraiment la mienne, celle où il cherchera à comprendre mes problèmes.

 

Et les facteurs neurochimiques, qui sont les derniers « facteurs » liés à la dépression, car quel que soit le facteur déclenchant de la dépression, celle-ci implique un déséquilibre de certains neurotransmetteurs. La sérotonine est largement distribuée à travers le système nerveux central et semble avoir un effet modulateur général. Une déficience ou un déséquilibre de la sérotonine entraîne une perte de sommeil ainsi qu’une diminution de l’appétit. Une baisse de l’activité des neurones sérotoninergiques serait associée à diverses formes de dépression. Le taux de sérotonine d’une personne est contrôlé par ses gênes, ce qui pourrait expliquer l’incidence plus élevée de la dépression dans certaines familles.

La sérotonine n’est pas le seul neurotransmetteur impliqué dans la dépression. La noradrénaline, sur laquelle agissent plusieurs antidépresseurs, est aussi largement impliquée dans la dépression, et une baisse de la noradrénaline influe sur la perte d’énergie, le manque de plaisir. Plus exactement, plusieurs neurotransmetteurs, la sérotonine et la dopamine mais aussi la norépinephrine et l’acétylcholine fonctionneraient ensemble pour parvenir à un équilibre global.

Il m’a aussi parlé de la neuroimagerie de la dépression, pour mettre des images sur tout ce qu’on venait d’expliquer. Bien souvent chez les patients dépressifs, on peut remarquer une baisse du volume de certaines régions cérébrales, tel que le cortex frontal, l’hippocampe, le striatum et des aires limbiques (notamment le cortex cingulaire)

Les études en neuroimagerie fonctionnelle montrent généralement que lors d’un épisode dépressif majeur, les structures limbiques et paralimbiques, comme l’amygdale, l’hippocampe, ou encore le thalamus, sont hyperactives. Ce qui est logique, vu que ce sont les centres de traitement des émotions. Les structures cérébrales qui modulent ou inhibent les expressions émotionnelles, comme le cortex orbital, sont également activées. Et au contraire les régions impliquées dans le processus attentionnel et sensoriel, telles que le cortex cingulaire antérieur dorsal ou les régions frontales dorso-latérales, sont désactivées.

La dépression a pour origine un déficit en dopamine, ce qui entraîne un déséquilibre dans la connexion du circuit cortico-limbique.

 

Voilà pour cette séance ! Elle m’a permis de définir tous les différents troubles, sans forcément me dire que j’appartiens à une de ces maladies, sans forcément me dire que je suis folle. Cela me permet de les retenir sans les voir négativement, je pense que cela ne pourra que m’aider dans ma guérison. Je vous souhaite de passer une bonne journée. Je vous reviens très vite.

 

Rdv 3
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Schémas explicatifs du troisième rendez-vous chez le neuropsy
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Publié dans : Rendez-vous Neuropsy | le 29 janvier, 2014 |5 Commentaires »

Une peur primaire, mon expérience

Bonjour tout le monde, je vous écris aujourd’hui pour vous donner un exemple concret de peur primaire. Je suis allée aujourd’hui faire mes courses, et lors du chemin du retour, j’ai failli me faire percuter par une voiture. Et j’ai à ce moment-là compris comment fonctionnait le système de la peur. Il m’a permis de réagir avant que je comprenne ce qu’il m’arrive.

Je voulais juste vous partager cette frayeur, si elle pouvait imager la définition de peur primaire pour certains.

Je vous raconterai très prochainement le prochain rendez-vous chez le neuropsychologue.

Publié dans : Mon histoire | le 24 janvier, 2014 |73 Commentaires »

Mon deuxième rendez-vous chez le neuropsy

Aujourd’hui ça fait une semaine que je ne vous ai pas écrit. La dernière fois était juste après mon premier rendez-vous chez mon neuropsy. J’ai préféré ne pas vous écrire pour pouvoir faire le point et commencer à réfléchir sur ma situation. Je reviens du rendez-vous avec mon neuropsychologue.

Et cette fois-ci il m’a expliqué ce qu’était le système limbique. C’est en réalité le grand système des émotions. Il est composé du noyau amygdalien, l’aire septale, le cortex cingulaire antérieur, et le cortex orbito-frontal. Je vous en reparlerai un peu plus en détail dans le circuit de Papez.

Il m’a aussi défini l’amygdale. C’est une composante essentielle du circuit neuronal des émotions. Dite clef de voûte du système limbique. Elle est richement connectée avec les structures cérébrales dont notamment les systèmes sensoriels, (visuel, auditif et somesthésique). Elle est très importante dans les processus émotionnels de la peur. Son noyau central est l’interface avec les systèmes qui commandent les réactions liées à la peur. C’est aussi l’amygdale qui améliore la consolidation des événements émotionnels, en modulant leur stockage via l’action des hormones de stress. Lorsqu’un individu est confronté à un événement émotionnel, le système hormonal interagit avec le complexe amygdalien ; plus précisément les hormones de stress (ce qui m’a rappelé ce qu’il m’avait expliqué la dernière fois) activent les récepteurs β-adrénergiques contenus dans l’amygdale basolatérale contrairement aux événements neutres qui eux n’ont pas besoin d’activation des hormones de stress ou de l’amygdale et des structures limbiques associées. Il a continué en me disant que les informations chargées émotionnellement sont généralement mieux rappelées et reconnues que les informations neutres.

L’hypothalamus quant à lui est le cœur de la voie émotionnelle. Il génère des manifestations viscérales des émotions, grâce à deux mécanismes supplémentaires. La voie humorale, qui aboutit à la sécrétion de diverses hormones par l’hypophyse et d’autres glandes endocrines telles que la thyroïde, et la surrénale. Et la voie neuronale, qui modifie le fonctionnement de divers viscères par l’intermédiaire du système nerveux végétatif. Ce dernier contrôle l’activité des organes de la vie de nutrition, tels que les muscles lisses, les myocardes, les glandes, les viscères.

Et enfin le cortex orbito-frontal est la structure clef dans le traitement émotionnel. L’amygdale et le cortex orbito-frontal sont très connectés et participent ensemble aux mécanismes de récompense et de punition.

Ce sont toutes ces structures qui constituent le circuit Papez aussi appelé le circuit hippo-campo-mamillo-thalamo-cortical. C’est un modèle neuro-anatomique. C’est le circuit qui permet le transfert des émotions au sein du cerveau. Le cortex et l’hypothalamus (plus précisément les corps mamillaires) sont interconnectés par des voies neuronales.

Ci-après un schéma de ce circuit, qui va vous montrer les différents liens entre les parties du cerveau

 

Le circuit sous-cortical ne fournit qu’une perception grossière des stimuli, mais il est rapide, car ne contient qu’un seul relais neuronal. Au contraire, les voies corticales donnent des représentations détaillées et précises du monde extérieur, ce qui permet de reconnaître un objet quand on le voit ou quand on l’entend ; ces voies comprennent plusieurs relais neuronaux, chaque relais ralentissant le traitement. Ces différences temporelles expliquent pourquoi il existe deux voies émotionnelles. Les hommes et les animaux ont besoin d’un mécanisme de réaction rapide et grossier (il m’a expliqué que c’était le circuit sous cortical qui permet d’avoir la peur primaire alors que le circuit de Papez est celui de la peur secondaire) provoquant les réactions émotionnelles avant même d’avoir identifié le stimulus auquel nous réagissons – grâce aux voies corticales : le thalamus active simultanément l’amygdale et le cortex.

(tout comme le Rendez-vous 2, je vous ai joint un album photo pour que vous puissiez mieux comprendre)

 

Il m’a donné une nouvelle fois rendez-vous la semaine prochaine. J’essaierai de vous écrire un peu d’ici là… A bientôt ! Et prenez soin de vous !

 

 

Rdv 2
Album : Rdv 2
Schémas explicatifs du deuxième rendez vous 2 chez le neuropsy
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Publié dans : Rendez-vous Neuropsy | le 22 janvier, 2014 |6 Commentaires »

Mon premier rendez-vous

Alors voilà, c’est fait ! Ça s’est pas mal passé… Il ne m’a pas posé de questions quand je lui ai dit pourquoi j’étais venue le voir. Il m’a simplement demandé ce que je voulais de lui, et j’ai demandé qu’il m’explique ce qui se passe dans le cerveau lorsqu’on a peur avant de commencer ma thérapie à proprement parler. Car je pense que comprendre mon cerveau et ce qu’il s’y passe pourra peut-être m’aider à régler mes problèmes. Il a donc commencé par m’expliquer le cerveau et son fonctionnement. Pour pouvoir l’intégrer et vous le restituer, au cas où cela pourrait en aider quelques-uns, j’ai pris des notes.

Il a commencé par mettre au clair les définitions exactes de l’émotion, l’humeur et la motivation, puisqu’on a tendance à les mélanger et mal les définir.

 

La peur est une émotion ressentie en présence ou à la pensée d’un danger, d’une menace. Lorsque le corps réagit automatiquement à un danger de part des réactions végétatives, ou hormonales, cela s’appelle la peur primaire (par exemple : la peur du vide, du feu, et de certains animaux, comme le serpent). La peur primaire peut se traduire par trois types de comportements : l’immobilisation, la fuite et la défense, qui au départ, permettent d’augmenter les chances de survie.

La peur secondaire, qui apparaît plus tardivement que la peur primaire dans le développement de la personne, est la peur qui est provoquée sans qu’il y ait de danger réel. Cela peut être la peur de parler en public, d’échouer socialement, d’être inférieur aux autres.

La peur a toujours été un composant de la vie, un facteur de développement.

 

L’émotion dépend de l’humeur, la motivation dépend de l’émotion. Une action harmonieuse découle d’un équilibre subtil entre émotion et motivation.

 

Donc l’émotion est en réalité un état affectif intense – avec un début brutal et une durée relativement brève – lié à un objet repérable interne ou externe. C’est aussi un état de déséquilibre qui interrompt temporairement l’action et implique un éloignement de l’action. L’émotion se manifeste par des modifications physiologiques, expressives et mentales (avec un effet motivateur ou perturbateur sur les activités cognitives) déclenchées automatiquement lorsque l’organisme est confronté à certains objets ou situations. (Pour vous faciliter la compréhension, je vous ai joint des schémas explicatifs, qui se trouvent dans l’album Rdv 1, ici : Les 8 émotions primaires et les émotions secondaires qui en découlent)

Manifestations :

  • Subjectives (agréables / désagréables)
  • Objectives (motrices : mimiques, gestuelles… et
  • Végétatives : modifications du rythme cardiaque, respiratoires, sudorales et vasomotrices)
  • Hormonales : sécrétion de catéchlolamines (neurotransmetteurs)

 

L’humeur se distingue des émotions par sa relative stabilité. Malgré son caractère changeant, l’humeur est en effet un état relativement stable et durable, dénué du caractère intense et brutal propre à l’émotion.

 

La motivation vient du latin motivus (mobile) suggérant ainsi l’idée de mouvement. La motivation est un potentiel énergétique, d’une force qui nous pousse à agir, notion proche de l’élan vital des philosophes.

 

Après cela, il m’a expliqué le fonctionnement général du cerveau, en rapport avec les émotions.

Le cerveau comprend donc deux hémisphères, le gauche et le droit. Le gauche sert à gérer le temps, le langage, le calcul, la pensée analytique, le savoir-faire. Cet hémisphère est le siège des affects positifs. (Un affect correspond à tout état affectif, pénible ou agréable qui se présente sous la forme d’une décharge massive ou d’un état général).

L’hémisphère droit gère plutôt l’espace, l’intelligence globale, l’intuition, le sens artistique. C’est le siège des affects négatifs.

Dans chaque hémisphère, il y a 4 lobes. A l’intérieur de chacun de ces lobes, il y a une infinité de petites zones. Par exemple, dans le lobe de la parole, il va y avoir une zone d’émission, une de réception, une d’analyse…

Il y a aussi un lobe particulier pour les émotions : le lobe limbique. Celui-ci sert au traitement émotionnel (peur, colère). Ce lobe est relié à d’autres zones du cerveau comme l’hippocampe, la zone de la mémoire.

Il m’a aussi expliqué qu’il existe un conditionnement et une association qui se fait entre la mémoire et les émotions. Le souvenir d’une mauvaise expérience peut amener un sentiment désagréable, juste en y pensant. Des réseaux se mettent alors en place à partir de nos expériences vécues. Par ce fonctionnement, un stimulus visuel quelconque va être directement associé à une image en mémoire et donc provoquer la peur. La mémoire de la peur se fait au niveau de l’amygdale et de l’hippocampe.

 

Cependant, pour que les informations obtenues puissent être transmises au lobe limbique qui va ensuite les interpréter, il y a besoin de cellules du système nerveux spécialisées dans la communication et le traitement d’informations : les neurones. Il m’a dit qu’il y en a environ 100 milliards dans le cerveau humain, c’est énorme ! C’est ce qui permet de créer un réseau très complexe ( parfois plus de 100 000 synapses par neurone ). (voir : Schéma d’un neurone)

Ils font partie intégrante du système nerveux, qui est en réalité divisé en deux systèmes nerveux différents : le système nerveux central, qui va de la moelle épinière jusqu’au cerveau, contrôle le système nerveux périphérique (qui est composé de nerfs).

 

Il m’a ensuite expliqué que chaque neurone est enrobé d’une gaine de Myéline qui est conductrice pour assurer la transmission des informations. (voir : Schéma simplifié d’une synapse)

 

Pour que les messages nerveux puissent être transmis d’un neurone à l’autre, il existe les synapses. Une synapse est le point de jonction entre deux neurones (ou entre une cellule sensorielle réceptrice et un neurone, ou entre un neurone et des muscles pour les faire se contracter ou aux glandes pour leur faire sécréter leurs hormones.) Dans une synapse chimique typique (il existe aussi des synapses électriques, où les cellules se touchent et sont reliées par des petits trous → plus rapide) entre deux neurones, le neurone d’où arrive le message nerveux est appelé pré-synaptique. Celui où vont se fixer les messagers chimiques, ou neurotransmetteurs, est appelé post-synaptique. La synapse est l’endroit où l’axone du pré synaptique se connecte au dendrite du post-synaptique. (voir : Schéma d’une synapse plus complet)

Ensuite, il m’a dit que le message nerveux se propage le long des fibres nerveuses et se transmet d’un neurone à l’autre au niveau d’une synapse. Cette communication ne peut se faire que dans un seul sens.
Lorsque le message nerveux arrive à l’extrémité de l’axone pré-synaptique, il déclenche la libération de substances chimiques : les neurotransmetteurs (comme par exemple la dopamine qui génère du bien-être, la sérotonine qui, au contraire, est plutôt responsable du mal-être ou encore l’adrénaline). Les neurotransmetteurs sont des molécules chimiques permettant au message nerveux de passer d’un neurone à l’autre. C’est la forme particulière de cette molécule qui va lui permettre de se fixer au bon endroit, dans le bon récepteur pour produire son effet (analogie d’une clé dans une serrure). Les neurotransmetteurs peuvent avoir deux effets sur le neurone suivant : favoriser la propagation du message nerveux à l’intérieur de celui-ci ( ils sont excitateurs ) ou diminuer la probabilité que le neurone suivant envoie un message ( ils sont inhibiteurs ).

 

 

Comme cela faisait déjà beaucoup d’informations, mon neuropsy m’a donné un nouveau rendez-vous la semaine prochaine. Pour l’instant, je n’ai pas encore tout compris ce qu’il se passe dans le cerveau mais je pense que ce sera plus clair avec les prochaines séances, et que peut-être j’arriverai à aller mieux. Je vous laisse, je reviendrai vous raconter ma prochaine séance.

 

 

Rdv 1
Album : Rdv 1
Schémas explicatifs du premier rendez vous chez le neuropsy
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Publié dans : Rendez-vous Neuropsy | le 15 janvier, 2014 |452 Commentaires »

Je me prépare mentalement à mon 1er RDV

Ce matin, j’ai rendez-vous chez un neuropsychologue, Monsieur P., je suis de plus en plus angoissée à l’idée d’y aller… Même si je sais que ça va bien se passer, j’appréhende beaucoup ce moment. J’ai toujours aussi peur qu’il me prenne pour une folle, même si je me doute qu’il a l’habitude de cas comme moi. Il faut que j’y aille, je vous écris à mon retour.

Publié dans : Mon histoire | le 15 janvier, 2014 |866 Commentaires »

Nouvelle année, nouvelles résolutions !

Bonjour tout le monde ! Je vous souhaite de passer une bonne année, et de prendre de bonnes résolutions ! J’ai décidé d’en prendre une : me prendre en main. C’est pourquoi je viens d’appeler un neuropsychologue pour avoir un rendez-vous, et le grand jour arrivera dans deux semaines exactement. J’ai hâte d’y être, car ça va probablement m’aider à me sentir mieux, mais j’ai extrêmement peur de découvrir des réalités sur ma personne… Des choses que je n’aurai pas voulu savoir… Comme le fait d’être diagnostiquée comme folle, ou asociale… Mais c’est une étape que je dois franchir si je veux arriver à régler mes problèmes.

Je vous dirai comment ma séance s’est déroulée. Je vous souhaite de bien commencer l’année. A très vite !

Publié dans : Mon histoire | le 1 janvier, 2014 |6 Commentaires »

Ma journée de Noël (suite)

Je pensais faire ça demain, mais je pense qu’il est préférable de vous en parler maintenant, pour que je me tracasse un peu moins avec ça, et que cela m’aide pour mieux me comprendre, et prendre du recul.

Je reviens d’un supermarché, et je me rends compte que je n’arrive pas à être avec les autres, surtout quand il y autant de monde que le jour de Noël ! J’ai l’impression que tout le monde me regarde, me juge, m’épie… Que ce soit ma famille ou que ce soient des inconnus, je ressens la même chose, et je commence à penser que je ne suis pas normale, et que je dois avoir un problème… d’autant plus qu’il m’empêche de vivre correctement en société. J’envisage d’aller voir un spécialiste.

Publié dans : Mon histoire | le 25 décembre, 2013 |5 Commentaires »

Ma journée de Noël

Aujourd’hui c’est Noël, et je me sens très seule…. Comme chaque année depuis que je suis partie de chez mes parents. Je me dis que c’est de ma faute, je ne suis pas assez sociable, que je ne vais pas assez vers les autres, même si je sais que je le devrais…Il y a des moments où ça m’énerve… j’aimerais être quelqu’un d’autre…

J’ai beaucoup réfléchi cette nuit, quasi blanche, et je me suis rendue compte que les questions de ma mère n’étaient peut-être pas faites pour être si blessantes et déstabilisantes que ça. Je pense qu’elle s’intéressait juste à moi et que ça partait d’un bon sentiment, d’une bonne intention. Comme la remarque de mon frère qui, je pense, n’était pas faite pour me blesser ; il essayait juste de faire la conversation avec moi.

Ce n’est pas parce que je passe Noël toute seule que je dois me laisser abattre. A demain.

Publié dans : Mon histoire | le 25 décembre, 2013 |4 Commentaires »

La veille de Noël chez mes parents (suite)

Je viens juste de rentrer de chez mes parents et ça a été catastrophique… Hugo, mon frère, m’a observé pendant tout le repas, ça m’a mise mal à l’aise. Ce mal-être a continué tout au long du repas surtout avec les questions de ma mère sur ma formation en cours. Cela m’a profondément déstabilisée… Ce qui m’a vraiment anéantie, c’est quand Hugo, qui a réalisé la bûche, m’a demandé ce que je pensais de sa création. A ce moment précis, tout le monde s’est tourné vers moi et là, j’ai perdu mes moyens ; je n’ai pas su quoi répondre, aucun mot ne sortait de ma bouche, j’ai paniqué, mon esprit ne voulait plus comprendre ce qu’il se passait … j’ai pleuré. Je crois qu’ils ont essayé de me réconforter ; j’ai senti une tape dans le dos : c’était mon frère. Je me souviens de ses mots exacts : « bah alors, ma bûche, elle était pas bonne ?? » je n’ai plus su quoi faire, je me suis levé et je suis partie… Je me rappelle même avoir claqué la porte derrière moi. Jamais je ne retournerai à un repas de famille, je me suis sentie trop humiliée…

C’est la deuxième ou la troisième fois que le téléphone sonne… je suis sûre que ce sont eux… Je n’ai pas la volonté de répondre.

Publié dans : Mon histoire | le 24 décembre, 2013 |4 Commentaires »

La veille de Noël chez mes parents

Aujourd’hui, j’ai été invitée à fêter Noël en famille chez mes parents à Vélizy. Je suis obligée de prendre ma voiture pour m’y rendre et cela me tracasse car ça fait trop longtemps que je n’ai pas conduit, étant donné que les transports en commun sont de plus en plus nombreux dans Paris. Je n’ai pas trop envie d’y aller car il va y avoir toute ma famille et j’ai peur qu’elle me juge, de me sentir inférieure et de ne pas arriver à lui parler durant le repas. Je dois partir car il est temps d’y aller et je n’ai vraiment pas envie de me faire remarquer en arrivant en retard. Sur ce, je vous laisse et vous retrouve tout à l’heure (en espérant que tout se passe bien).

Publié dans : Mon histoire | le 24 décembre, 2013 |6 Commentaires »

Mon histoire jusqu’à présent…

Je sais que raconter sa vie sur internet n’est pas la solution, mais c’est ce dont j’ai besoin en ce moment…

Je m’appelle Lola M., j’ai 26ans, j’habite seule dans un studio, dans le 9ème arrondissement de Paris. Il est vrai que cet arrondissement est assez facile à vivre, mais il reste malgré tout relativement stressant. Bien qu’il y ait énormément de personnes dans la rue, dans le métro, je me sens terriblement seule…

J’ai habité dans la campagne étant jeune, et je suis venue à Paris pour mes études, et ça a été très dur de m’acclimater à cette façon de vivre et d’être avec les autres. J’ai seulement eu un bac pro Gestion-Administration, et j’ai préféré m’arrêter là car je pensais que l’école n’était pas faite pour moi. Cela faisait plus de 4ans que j’étais employée dans la même entreprise, mais je me sentais inutile, pas assez compétente, exploitée… J’ai donc décidé de faire un BTS communication, pendant deux ans, ce qui m’a permis de me sentir mieux par rapport à moi-même et par rapport aux autres.

 

 

Je suppose que ma vie sentimentale n’est pas forcément ce qui vous intéresse le plus, mais je pense que l’écrire me permettra d’extérioriser mes douleurs, d’y voir plus clair, et je l’espère de tourner la page, et de passer à autre chose…

K. était censé être l’homme de ma vie, je pensais rester avec lui pour toujours… jusqu’au jour où nous avons eu une grosse dispute et il a claqué la porte derrière lui… je ne m’en suis jamais remise. Depuis, je me sens rejetée, moche, inintéressante, nulle, et, je n’arrive pas à me reconstruire. J’ai peur de tomber dans la dépression… Je n’ai même plus le courage de me lever le matin, je ne veux plus voir personne, juste rester dans mon coin et n’arrive plus à me nourrir convenablement. Plus rien ne me donne envie…

 

 

Comme si ça ne suffisait pas, j’ai aussi de nombreuses peurs qui m’empêchent de vivre au quotidien. Depuis notre rupture, mes peurs ont repris de plus belle, je ne supporte plus le fait d’être en société, le regard des autres me fait peur, je me sens de plus en plus inférieure par rapport aux autres, j’ai l’impression d’être jugée en permanence…

Les miroirs me terrifient, je ne peux plus me regarder dedans, ce qui m’est insupportable déjà que je n’arrive pas à subir le regard des autres quand je sais à quoi je ressemble… J’ai donc recouvert tous les miroirs de mon studio.

J’ai aussi peur du monde extérieur plus particulièrement du regard des autres, d’être moche, de me sentir inférieure. Je ne me sens pas normale par rapport aux personnes que je connais (ne pouvant pas moi-même avoir la notion de normalité)…

Malgré ma peur des miroirs, je me regarde tous les jours dedans pour savoir si je suis présentable.

 

Je préfère m’arrêter là pour les explications de ma situation, j’espère que cela pourra m’aider à me sentir mieux et à me comprendre. En espérant de ne pas vous avoir trop ennuyé. A très bientôt.

Publié dans : Mon histoire | le 16 décembre, 2013 |810 Commentaires »

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